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Publié le : 08-12-2022
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Type : Projet
A l’occasion de ses 30 ans, Agrisud a organisé une table-ronde le 8 décembre 2022 à l’Université Félix Houphouët-Boigny.
Les échanges ont porté sur les freins et les leviers à la transition agro-écologique sur la base des expériences du projet PROFIT actuellement mené dans le District Autonome d’Abidjan (DAA).
Plusieurs partenaires sont intervenus : le service de l’environnement du DAA, l’Institut de Géographie Tropicale (IGT) et le Cirad lors de cet évènement qui a réuni une quarantaine de personnes.
Promouvoir l’agro-écologie pour répondre aux enjeux agricoles et alimentaires du DAA
Autour d’Abidjan la pression foncière est croissante. Les terres utilisées pour l’agriculture vivrière sont converties en zones d’habitation et la qualité des sols se dégrade due à la surutilisation d’intrants chimiques et à des pratiques agricoles inadaptées. Il en résulte une baisse de la production agricole en quantité et en qualité ainsi qu’une paupérisation des habitants..
« Il est urgent de protéger les espaces agricoles restants dans la zone périurbaine d’Abidjan afin d’assurer la sécurité alimentaire du District, mais aussi des conditions de vie décentes pour les populations » explique Docteur Milène Koutouan du Service de l’environnement du DAA.
Depuis 2021, le projet PROFIT (Promotion de Filières agricoles Territorialisées) s’opère dans 2 villages du District (Adattié, Abiaté 2) pour y développer une agriculture familiale durable avec une approche agro-écologique.
« L’agro-écologie est un levier pour lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire en créant ou maintenant des emplois agricoles, mieux rémunérés et capables d’assurer la souveraineté alimentairedes populations. » explique Camille MOULENE, représentante d’Agrisud en Côte d’Ivoire.
Ce projet, mis en œuvre par Agrisud et ses partenaires dont le DAA, entend améliorer la production locale de légumes et de manioc (en quantité et qualité) pour répondre aux besoins des populations du District. Après la phase pilote, l’objectif est d’étendre ces pratiques à d’autres villages.
Les acteurs du territoire comme moteur de la transition agro-écologique
Pour accompagner la transition agro-écologique, il faut travailler à deux échelles : celle des exploitations agricoles et celle des territoires dans lesquels elles mènent leurs activités afin de lever certains blocages. Dans le cas du DAA, c’est l’urbanisation croissante de la capitale qui constitue un frein au développement d’une agriculture durable.
Il est donc nécessaire de mobiliser les différents acteurs concernés : les collectivités, les services déconcentrés de l’État, la recherche, les entreprises, les consommateurs… pour trouver des solutions communes.
À titre d’exemple dans le projet PROFIT, le travail mené avec les étudiants géographes de l’IGT a permis de concevoir un plan de développement agricole (PDA) pour le village d’Adattié. L’objectif étant de valoriser l’agriculture familiale vivrière tout en préservant les terres agricoles. Plusieurs acteurs ont été mobilisés allant du comité villageois jusqu’aux familles propriétaires des terres pour mettre en place des actions concrètes et adaptées.
Le Cirad quant à lui a présenté le projet de recherche-action MARIGO qui a pour objectif de créer une plateforme multi-acteurs sur le thème du maraîchage agro-écologique périurbain en Côte d’Ivoire.
La crise mondiale et multiforme que nous traversons nous impose de véritables changements. C’est ce qu’Agrisud et ses partenaires entreprennent sur le territoire du DAA pour y développer une agriculture périurbaine durable qui répond aux besoins des populations et préserve les ressources naturelles.